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Pour Arnaud Montebourg , ce qui sépare Mélenchon du reste de la gauche, c'est "sa radicalité et son isolement". C'est ainsi qu'il justifie son rapprochement avec le PC qu'il ne considère visiblement pas comme un partenaire trop radical et isolé. Les alliances prennent ainsi forme et le "tout sauf Mélenchon" fonctionne à plein dans le cercle très fermé des politiciens rompus au jeu des alliances de circonstance.
Et comme Montebourg est avant tout un tacticien, ce qui explique en grande partie ses multiples retournements de veste en fonction de la direction du vent (voir la vidéo LA), il a décidé de ratisser large. Ainsi affirme-t-il sans complexe "Mon projet a été applaudi à la Fête de l'Humanité comme dans des cercles d'entrepreneurs devant lesquels je tiens exactement le même langage" (lire ICI). On est donc prié de croire qu'il incarne une authentique osmose entre patronat et classe ouvrière.
Cette déclamation pourrait prêter à sourire quand on sait les reculs sociaux (dans presque tous les domaines) que les uns ont imposés aux autres. Mais l'ancien député de Saône-et-Loire a surtout montré qu'il n'avait pas beaucoup de mémoire et reste persuadé qu'il est encore possible d'utiliser les mêmes grosses ficelles électoralistes qui consistent à faire prendre les vessies pour des lanternes.
Pendant ce temps, le candidat de la France insoumise continue sa progression dans les sondages. Il trace son chemin sans démagogie et avec conviction. Il faut dire que le programme "un avenir en commun" élaboré collectivement et largement plébiscité lors de la convention de Lille est un atout de taille pour mener sa campagne. Dans les 1 500 groupes d'appui qui existent dorénavant, les gens du peuple qui se sont emparés eux aussi de ce document peuvent s'appuyer dessus pour débattre et argumenter dans les réunions publiques, sur les marchés et à la sortie des usines. C'est ce qu'ont commencé à faire le groupe d'appui de Commentry-Montluçon-Montmarault. Réservez-leur un bon accueil.
Philippe Soulié